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à propos

MCLA : UNE MÉTAPHYSIQUE DE L’IMAGE…

Peindre et dépeindre : est-ce la même action ?


MCLA conjugue deux actes antagonistes dans un seul et même espace… que dé-peint-elle ?

Elle noircit, elle efface, elle décrit, elle reconstruit ?

En tout état de cause, elle refuse l’angoisse de la page blanche en noircissant la totalité de la surface, avant de ré-écrire patiemment en cherchant sous cette surface obturée…. Elle creuse la matière et fait surgir une image vue de l’intérieur… la forme se constituant par le dessous… comme un archéologue remonte au jour les traces du temps.

MCLA propose une iconographie principalement déployée en grands formats, et en noir et blanc… ou presque… puisque ces traits effacés, aux bordures floues, rappellent d’anciens tirages photographiques… c’est la couleur de l’histoire, des archives, des images passées.

Coucher ces images sur la toile est, peut-être, une façon de les ranger, de s’en débarrasser, de ne plus y penser, mais également de s’imprégner de sa propre histoire, la comprendre, tenter de la représenter et finalement de s’en libérer.

MCLA entreprend un travail physique sur la trace et la mémoire… un travail qui canalise, certes, mais sans enfermer… en faisant passer l’image d’un état à un autre… en produisant, en quelque sorte, une métaphysique de l’image.

Dominique Fouquart Galerie MauMU, sept 2018

 

Au départ il y a le noir, comme une obscurité profonde d’où il faudrait revenir.

C’est par un mouvement de retrait, par enlèvements successifs que la peinture apparaît, elle se fait lumière, éclaire les ombres.

Commence alors le dialogue entre le peintre et la peinture, entre esprit et matière, volonté et hasard, acteur et spectateur. Les outils sont ceux que l’on utilise pour laver le corps, une écoute profonde est nécessaire.

La toile parfois retient le noir, l’eau emporte une forme. Ce qui se joue là échappe au peintre comme nous échappe le choix qu’opère nos mémoires, souvenir, oubli.

L’image apparaît, point d’équilibre trouvé dans ce mouvement de balancier entre permanence et absence.

C’est peut-être pour cela qu’il faut peindre, pour se libérer de la gravité en jouant avec les traces que nos pas laissent dans la boue des chemins.

 

MCLA